À PROPOS DU FESTIVAL

Notre rencontre avec Antoine Gariel était inévitable.

C’est comme si nous nous étions perdus puis retrouvés. Ces «retrouvailles» artistiques et fraternelles, il fallait les célébrer à leur juste mesure. Deux mondes qui se retrouvent des siècles plus tard ça se fête non ? Cette aventure (parce que s’en est une) a pris racine dans la tête d’Antoine ou plutôt dans son regard. Car il a vu et su imaginer le potentiel des forces conjuguées.

La rencontre avec Christina Galstian et Antoine Agoudjian allait confirmer ses intuitions et lui ouvrir les portes d’un monde merveilleux trop longtemps ignoré : L’Arménie. Il a deviné (sans trop d’efforts d’ailleurs), qu’il fallait surmonter cet oubli injuste et renouer avec cette Arménie fantasmée et pourtant si réelle. Ce qui allait nous lier, nous les Arméniens, lui le Gascon, c’était aussi… le panache. D’ailleurs lorsque j’ai rencontré Charles Dayot, le maire de Mont de Marsan, j’ai ressenti la même chose. Notre rencontre, même brève, m’a confirmé ce sentiment de force tranquille et de droiture. Et je me réjouis qu’ils prennent à cœur et en main cette célébration dont l’Arménie meurtrie a tant besoin. Il y a des trésors dans cet antique pays qui attendent d’être partagés à la table du banquet Homérique.

Cette table d’abondance sera dressée au Théâtre Gascogne grâce au savoir et à la bienveillance de ses équipes. Y viendront des hommes et des femmes de grande valeur qui honoreront le public et l’accueil qui leur sera fait en terre Gasconne. Et puis ce mot « Arménie » il nous faut le dire et le redire comme un Mantra sacré qui l’empêcherait de tomber dans le septième oubli. Depuis toujours l’Arménie déploie ses chants, sa musique et ses danses comme pour ouvrir un portail mystique entre le divin et le temporel. Mais aussi pour se protéger de cette haine tristement tenace venue des steppes lointaines.

Elle s’en sert comme d’un talisman qui viendrait conjurer l’indifférence. D’où qu’elles viennent, les pratiques artistiques tiennent d’un même mystère. Elles sont les garantes de la santé du monde. Elles sont les fragiles fondations d’une civilisation qui se construit dans l’estime et le partage.

Des plaines, des fleuves et des montagnes séparent la Gascogne de l’Arménie. Pourtant, nous allons surmonter la distance qui les sépare et nous rendre à l’évidence que nous nous ressemblons à bien des égards.

Mont de Marsan et son agglomération développent une politique culturelle diversifiée qui participe pleinement à la qualité de vie de ses habitants. La pluralité de ses équipements culturels, du Théâtre de Gascogne au Musée Despiau-Wlerick, en passant par la Médiathèque, le Conservatoire, le Centre d’Art Contemporain, les cinémas, les librairies et la Scène de Musiques Actuelles animent en permanence la ville-centre et son agglomération. Dans cette période mouvementée marquée par la pandémie mondiale et une actualité géopolitique internationale parfois dramatique, notre regard se porte vers l’Arménie, pays du Caucase à l’histoire millénaire, qui entretient des relations amicales historiques avec la France.

De l’amitié qui unit de grands artistes arméniens au Théâtre de Gascogne, notre Scène Conventionnée d’Intérêt National, est né le projet ambitieux de célébrer l’Arménie pendant quinze jours et d’en faire un événement festif et artistique à l’échelle de notre territoire. L’ensemble des acteurs culturels de Mont de Marsan se mobilise pour créer des liens nouveaux et enrichissants avec l’Arménie.

Je forme le vœu que la quinzaine arménienne Yeraz soit le premier chapitre d’une relation culturelle et fraternelle entre Mont de Marsan et l’Arménie. Durant deux semaines, artistes, réalisateurs, historiens, auteurs, musiciens, d’Arménie ou d’origine arménienne seront nos hôtes pour promouvoir leur culture, célébrer l’amitié entre les peuples, entretenir la mémoire et nouer des liens artistiques.

Mont de Marsan affirme aujourd’hui, comme hier, son ouverture sur le monde et sa conviction que la connaissance de l’altérité est une source inépuisable d’enrichissement.

Je souhaite la bienvenue à tous ceux qui aiment l’Arménie et qui la feront découvrir et apprécier aux autres.

Mont de Marsan et l’Arménie vous donnent rendez-vous dans les Landes en Mars 2022 !

Hayastan, l’Arménie m’était inconnue. Je n’en avais qu’une idée vague faite de papier odorant, du naufrage de Noé sur un versant du Mont Ararat, de la voix francophone du grand Charles Aznavour et d’un génocide ancien et imprécis. Ce pays du lointain Caucase survivait et souffrait sans franchir la porte de mon indifférence occidentale. L’Arménie s’est invitée dans ma conscience inconsciente grâce aux artistes rencontrés en France. Ils ne militaient pas, ne revendiquaient rien, ils étaient de ces deux rives et leur arménité se révélait à fleur de peau. Ils portaient en eux une part de mémoire de ce pays, emportée en diaspora comme un trésor. Cette culture originelle ancrée dans leur intimité se déployait subtilement dans leurs créations portées sur scène, exposées dans la lumière comme autant d’hommages émouvants à cette Terre de coeur et de souffrances. Rencontrer ces artistes, apprendre à les connaitre, c’était d’abord les écouter.

À chaque fois leurs mots bâtissaient ce pont du souvenir entre la France et l’Arménie. À chaque discussion les échos douloureux du passé tragique de ce pays s’emmêlaient à la musique d’une incommensurable joie de vivre et d’exister. Ces premiers visages arméniens prirent l’allure d’une invitation au voyage, à la curiosité, à la rencontre avec cette nation millénaire qui connaissait la guerre en Artsakh dans le silence assourdissant du concert des nations. Le livre arménien s’est ouvert et des mots nouveaux s’y sont inscrits. Le premier de cette langue ancestrale portait en lui la graine fondatrice de ce chapitre avec l’Arménie : Yeraz. Le rêve.

Aux récits des premiers échanges informels succédèrent d’autres rencontres émouvantes, des lectures dépaysantes, des sonorités et des saveurs étrangères, des films jusqu’alors inconnus, des voyages et des réflexions aussi puissantes que perturbantes. Ce pays chargé d’une histoire exceptionnelle, ce peuple meurtri et fier qui a essaimé à travers le monde et dont une très large communauté vit en France depuis des décennies, cette culture magnifique et cette richesse patrimoniale multiséculaire restaient confidentiels pour nous, presque négligée. Triste prise de conscience...

En parcourant les sentiers d’Arménie, en pensées, en lectures, en recherches ou en voyages, j’ai découvert le sens profond de mots souvent galvaudés : l’hospitalité, la résilience, la créativité, le patriotisme, la transmission, la mémoire, la solidarité et le rêve. Yeraz ! C’est ainsi qu’est née l’idée de cet événement arménien à Mont de Marsan. Le Théâtre de Gascogne, lieu d’émotions et de découvertes à vivre en commun, tourne ses projecteurs vers le Caucase et souhaite ouvrir ses portes à cette Terre d’Arménie qui mérite d’être connue et reconnue. Parce qu’il faut se souvenir des arméniens ! Et si cet Hayastan artistique à Mont de Marsan permet de faire germer des liens entre Gascogne et Arménie, alors il y aura une buche nouvelle pour la flamme de la mémoire et une petite pierre de plus sur l’autel de l’amitié entre les peuples.

Cette Quinzaine arménienne, riche de belles rencontres et de découvertes, est une invitation à un voyage spirituel, artistique et culturel vers des contrées nouvelles, vers l’Arménie - pays à la fois très proche et lointain, riche d’une histoire et d’une culture millénaires.

Cette première édition du festival fera découvrir aux Landais les rêves choyés par un peuple qui vit, depuis la nuit des temps, au pied du Mont Ararat, montagne Biblique où se posa l’Arche de Noé. Ce festival leur fera partager les rêves et les aspirations d’une vieille nation qui fut la première à adopter le christianisme en 301, suite au baptême officiel de son Roi Tiridate, et qui, malgré son passé mouvementé et la complexité des défis auxquels elle fait face encore aujourd’hui, continue à garder sa vitalité, sa force et sa résilience.

À travers des rendez-vous de théâtre, de musique, de danse, de cinéma, d’expositions, de conférences et de rencontres gastronomiques, la Gascogne légendaire célébrera avec le panache qu’on lui connaît, l’Arménie, sa culture et son patrimoine ancestral.

Cette belle aventure s’inscrit sous le signe de l’amitié. De l’amitié historique qui lie les Français et les Arméniens depuis des siècles et qui sera nourrie par des liens nouveaux et enrichissants grâce aux retrouvailles artistiques et fraternelles du festival. L’inauguration d’un mémorial arménien dans la ville de Mont de Marsan et le projet de son jumelage avec la ville de Gyumri contribueront à ériger de nouveaux ponts pour renforcer et pérenniser l’amitié entre les Montois, les Landais et les Arméniens.

Je souhaite exprimer ma très vive gratitude à M. Charles DAYOT, Maire de Mont de Marsan, pour sa solidarité et son engagement fort en faveur de l’amitié franco-arménienne. Je remercie très chaleureusement M. Antoine GARIEL, Directeur du Théâtre de Gascogne, pour son initiative et son action enthousiaste pour la mise en œuvre de ce beau projet. Je me réjouis que l’ensemble des acteurs culturels montois se soient mobilisés et aient fait participer leurs confrères nationaux afin de soutenir cet événement artistique et festif, qui marque également leur solidarité avec le peuple arménien dans un moment crucial de son histoire.

J’espère que Yeraz fera rêver les Landais et les Arméniens, et que pendant deux semaines la région de la Nouvelle Aquitaine sera vibrée de beaux moments de l’amitié fraternelle franco-arménienne !

Je souhaite plein succès et un très bel et long avenir au festival Yeraz !

La ville de Mont de Marsan propose, avec le festival Yeraz, une programmation ambitieuse, généraliste et plurielle avec comme objectif d’offrir une découverte approfondie de l’Arménie et de sa culture. Cinéma, spectacle vivant, musique, danse, art plastique, photographie, sculpture, littérature, pratiques artistiques, gastronomie : l’âme de l’Arménie va se dévoiler dans toute sa richesse pendant 15 jours à Mont de Marsan.

Je me réjouis de ce qu’un territoire qui ne fait pas partie des régions historiquement liées à l’Arménie en raison de la présence de nombre de nos concitoyens d’origine arménienne ait fait spontanément le choix de mettre en lumière l’Arménie, sa culture, ses arts et sa psyché.

Il s’agit également d’une belle illustration d’une francophonie vivante et ouverte qui favorise la découverte de la culture et du patrimoine exceptionnel d’un pays qui entretient des liens privilégiés avec la France depuis près de 15 siècles.

La jeunesse y sera également associée à travers des échanges entre des classes francophones d’Arménie et des établissements scolaires de Mont de Marsan.

Ce festival va créer de nouvelles passerelles entre la France et l’Arménie avec la venue d’une dizaine d’artistes d’Arménie et un jumelage, en cours, avec la ville de Gyumri.

Il s’agit là d’une manifestation qui résulte de la volonté de nombreux partenaires tant institutionnels que de la société civile et que l’Ambassade de France en Arménie a le plaisir et l’honneur de soutenir afin mettre en avant les artistes arméniens, de leur offrir de nouvelles opportunités et de bâtir des relations durables entre les deux territoires.

J’invite tous les publics à porter le regard vers ce pays du Caucase qui parle à l’âme.